Ethnographie et secret diplomatico-militaire : réflexions sur une observation participante dans le contre-terrorisme de l’OTAN

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7 janvier 2021

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Julien Pomarède, « Ethnographie et secret diplomatico-militaire : réflexions sur une observation participante dans le contre-terrorisme de l’OTAN », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.21852


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Cet article interroge les modalités de conduite d’une ethnographie en terrain diplomatico-militaire. À partir d’un retour réflexif sur une observation participante (OP) de sept mois au Quartier général de l’OTAN (avril-octobre 2015) dans le cadre d’une recherche portant sur la production du contre-terrorisme au sein de cette organisation internationale, j’analyse les opportunités et les contraintes pesant sur le chercheur lorsqu’il est immergé dans un milieu diplomatico-militaire. Si l’OP fournit un accès privilégié à ce type opaque d’environnement, elle présente aussi des défis, relevant de l’appréhension d’un secret qui en sature le fonctionnement quotidien. L’optique du propos est d’objectiver une série d’éléments méthodologiques ayant rendu possible mon enquête. J’entends ouvrir une voie entre un défaitisme qui ferait du secret une contrainte qui limite fortement l’entreprise ethnographique et l’idée répandue dans les études critiques de sécurité selon laquelle le secret est une contrainte aisément contournable par les seuls talents intrépides du chercheur. En me concentrant sur les pesanteurs institutionnelles et structurelles du secret sur le terrain d’immersion, j’entrevois l’expérience ethnographique comme une relation sociale entre le chercheur et la confidentialité, qui s’opère par le biais d’un dispositif méthodologique. Présentement objectivé comme une « violence symbolique » aux effets importants en OP, le secret est appréhendable, voire contournable, par la mise en place d’un dispositif méthodologique et éthique qui peut en faire varier la force sur l’enquête et, de ce fait, créer des opportunités réelles pour cette dernière.

This article offers insights on how to do ethnography in diplomatic-military field sites by reflexively analyzing seven-months (April-October 2015) of participant observation (PO) spent at the NATO HQ, conducted as part of my doctoral research on NATO’s counterterrorism policies. With the aim of objectifying a series of methodological elements that made my inquiry at the NATO HQ possible, I highlight the constraints and opportunities that the researcher faces when being immerged in the secret world of defense institutions. This allows me to open a reflexive space between a defeatist conception of secrecy as limiting ethnographic work and the widespread idea within Critical Security Studies that secrecy can easily be overcome thanks to the individual audacity of the researcher. Focusing on the structural and institutional dynamics driving secrecy in the field, ethnographic experience is read as being shaped by the researcher’s social relation to secrecy and mediated by the methodological framework. Presently objectified as a form of “symbolic violence” that significantly affects PO, secrecy is approached instead as a malleable reality. The article thereby contends that it is possible for the researcher to limit and negotiate the impact of secrecy on ethnographic inquiry by relying on an adaptable methodological framework.

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