Le barreau « africain » de Paris : entre Big Bang sur le marché du droit des affaires et sillons d’Empire

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2 mars 2021

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Sara Dezalay, « Le barreau « africain » de Paris : entre Big Bang sur le marché du droit des affaires et sillons d’Empire », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.22193


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Les projections politico-idéologiques autour du positionnement de l’Afrique en tant que « dernière frontière de l’économie mondiale » rendent la recherche sur les rapports entre droit et politique sur le continent particulièrement périlleuse. Cet article propose un point d’entrée, fondé sur l’étude du cas du barreau « africain » de Paris, pour un programme de recherche plus large. Ce barreau est un lieu clé pour la négociation de contrats entre multinationales et États francophones du continent africain. L’analyse des trajectoires individuelles des juristes opérant dans ce microcosme social révèle sa caractéristique en tant qu’« espace-carrefour » : Paris y est à la fois l’ancienne métropole impériale et la tête de pont d’une mondialisation du droit des affaires portée par les États-Unis depuis les années 1980 vers l’Europe continentale et dorénavant vers l’Afrique. Si ce programme de recherche s’inscrit dans la lignée de la sociologie structurale du droit et de la mondialisation ouverte par Dezalay et Garth, il emprunte également une stratégie de recherche reflétant le tournant global en histoire : la biographie collective de ce microcosme professionnel offre une vue de coupe de la façon dont les rapports inégaux entre l’Afrique et l’économie-monde se négocient, se transforment et se justifient dans la longue durée sous la forme d’un Big Bang sur le marché du droit des affaires inscrit dans des guerres de palais moulées par la concurrence de passés et de présents impériaux.

Politico-ideological projections on Africa’s prominence as the “world economy’s last frontier” raise particularly acute challenges for researchers interested in the relationship between law and politics on the continent. Based on a case study of the “African” bar in Paris, this article suggests a new entry-point to build a broader research agenda. This bar is a key site for the negotiation of contracts between multinational corporations and Francophone states on the African continent. Through an analysis of the individual trajectories of agents operating within this social microcosm, the “African” bar is characterized as a “crossroads space.” Namely, Paris is both the former colonial métropole and the beachhead of the US-led globalization of corporate law in continental Europe since the 1980s, and now Africa. While this research agenda builds on the structural sociology of globalization carved out by Dezalay and Garth, it also espouses a research strategy reflecting the global turn in history. The collective biography of this professional microcosm provides insights on the ways in which the unequal and uneven relationship between Africa and the world economy is negotiated, transformed and justified in the longue durée: as a Big Bang on the market for corporate law embedded in palace wars molded by competition between imperial pasts and presents.

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