10 novembre 2020
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Anna Jaubert, « Une posture de déresponsabilisation énonciative. L’ethos du Dr. Cottard », Corela, ID : 10.4000/corela.12487
L’examen des postures énonciatives éclaire de façon décisive les études pragmatiques. En effet les actes de langage ne peuvent s’abstraire du conditionnement énonciatif qui sous-tend leur émergence, à tel point que l’on parle de plus en plus aujourd’hui d’approche énonciativo-pragmatique (l’ordre opératoire paraît mieux reflété par cette formule que par la composition inverse, « pragma-énonciative »). Cette approche a rendu des couleurs à la stylistique en réintroduisant le sujet dans ses énoncés, et en le faisant sur des bases linguistiques. Dans ce domaine, les travaux d’Alain Rabatel ont fait émerger une série de notions-clés à grand rendement heuristique. Celle de posture énonciative opposant sur-énonciation vs sous-énonciation inspire l’analyse proposée d’une attitude de déresponsabilisation énonciative que Frédéric Berthet a naguère décrite sous le nom de « syndrome de Cottard », et qui se caractérise en effet par une sous-assertion permanente. On verra que ce comportement verbal exploite la réflexivité énonciative extrême de la méta-énonciation comme un « parler à blanc », et qu’il l’associe aux indices posturaux du non-sérieux pour assurer la neutralisation de toute valeur illocutoire.