8 janvier 2021
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Loïc Renoud, « La distinction accompli/inaccompli dans le récit en FLE : enjeux pour la conception de matériel pédagogique. », Corela, ID : 10.4000/corela.9828
Cet article a pour objet la conception de matériel pédagogique pour l’apprentissage endolingue de la relation entre le passé composé et l’imparfait dans le récit en FLE. Faut-il privilégier le choix d’une visée sur le procès ou bien montrer que la distribution des temps s’effectue à partir d’indices contextuels qu’il faut repérer ? La première position a été représentée, par exemple, dans le manuel Libre Échange (2001), mais délaissée par la suite (Gündüz, 2005). Notre propre analyse de 17 manuels publiés entre 2006 et 2016 confirme la tendance. On constate en outre qu’il n’y a aucun exemple d’un même procès sous les deux aspects accompli et inaccompli (j’ai voulu/je voulais), comme si cette option avait été bannie. Toutefois, l’approche aspectuelle n’est pas tout-à-fait absente : on considère le cas d’un manuel tendant à intégrer présence d’un sujet opérant des choix de visée et emplois normés des temps. Finalement, on propose un matériel qui exploite la syntaxe distincte des énoncés avec l’imparfait et le passé composé. Dans un cadre énactif (Bottineau, 2010, 2014), on envisage que l’énonciateur prend deux états différents, où il perçoit un présent imaginé, ou bien où il devient « possesseur » d’un accompli. On détaille la conception théorique, décrit des visuels extraits du matériel, et suggère une gestuelle pédagogique pour montrer comment cette approche peut soutenir l’apprentissage des temps du récit.