4 juin 2020
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Gérard Bras, « Celui qui tient la place de Dieu », Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, ID : 10.4000/cps.3996
Le Moïse de Spinoza présente la particularité entre les convocations habituelles en philosophie politique, d’être à la fois prophète et législateur, vecteur d’un mode théologique de production des lois : il est le seul prophète à constituer un peuple, une république. Cela procède d’un premier pacte avec Dieu, au fondement d’une théocratie imaginaire, réellement une démocratie. Mais ils sont terrifiés (perterriti) en allant consulter Dieu. Comment comprendre l’usage de ce mot rare en latin ? Il faut le replacer dans le réseau sémantique de l’admiration, solidaire de l’imaginaire théologique qui cristallise leur expérience comme nation. Il nomme l’expérience du sacré et de l’augural et aboutit à un second pacte qui fonde la monarchie de Moïse. Nous examinerons les institutions qui font sa force en associant le peuple aux décisions du monarque et les causes internes de sa destruction.