La vocation de Moïse et l’élection des Hébreux dans le Traité théologico-politique

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Loin de nier l’élection des Hébreux, Spinoza la naturalise et l’universalise, au moins à titre de virtualité, la vocation n’en étant qu’une spécification. Son analyse permet surtout de rendre compte, d’un point de vue mnémo-affectif, symbolique et stratégique, de la nature du pouvoir qu’un chef exerce sur son peuple, et de l’articulation de leurs ingenia respectifs. Enfin, elle éclaire le caractère exceptionnel de la destinée singulière de Moïse comme figure symbolique du bon politique, tout en permettant à Spinoza de penser, à travers l’exemple hébreu, ce qu’est une destinée collective.

Instead of denying the election of the Hebrews, Spinoza makes it natural and universal, at least as a virtuality, and he treats vocation like a specification of election. In the perspective of an analysis of memory, affects and political strategy, he especially throws light on the nature of the power of a political leader and the articulation of the ingenium of his people with his own ingenium. Finaly, he explains the exceptional character of the singular destiny of Moses, as a symbolic figure of the good politic chief, and allows to think, throw the Hebrew example, what is a collective destiny.