Les bêtes indisciplinées : les animaux citoyens et la menace de la tyrannie

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28 avril 2021

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Sue Donaldson et al., « Les bêtes indisciplinées : les animaux citoyens et la menace de la tyrannie », Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, ID : 10.4000/cps.4684


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Plusieurs commentateurs – incluant certains théoriciens des droits des animaux – ont soutenu que les animaux non humains ne peuvent pas être considérés comme des membres du dèmos parce qu’il leur manque les capacités critiques d’autonomie et d’agentivité morale qui seraient essentielles à la citoyenneté. Nous soutenons que cette inquiétude est fondée sur des idées erronées à propos de la citoyenneté, d’une part, et à propos des animaux, d’autre part. La citoyenneté requiert la maîtrise de soi et la sensibilité aux normes partagées, mais ces capacités ne devraient pas être comprises en un sens indûment intellectualisé ou idéalisé. Des études récentes sur l’agentivité morale montrent que les relations civilisées entre les citoyens sont largement fondées, non pas dans la réflexion rationnelle et l’assentiment à des propositions morales, mais dans des comportements intuitifs, irréfléchis et habituels qui s’enracinent dans une gamme d’émotions prosociales (l’empathie, l’amour) et de dispositions prosociales (coopération, altruisme, réciprocité, résolution de conflits). Cinquante ans de recherches éthologiques ont démontré que plusieurs animaux sociaux – particulièrement les animaux domestiques – partagent le type de dispositions et de capacités rendant possible le civisme quotidien. Une fois que nous élargissons notre conception de la citoyenneté pour inclure une compréhension plus riche des bases des relations civiques, il devient évident que les animaux domestiques et les humains peuvent être les co-créateurs d’un monde moral et politique commun. Nous n’avons rien à craindre, et beaucoup à gagner, à les accueillir comme membres du dèmos.

Many commentators—including some animal rights theorists—have argued that non- human animals cannot be seen as members of the demos because they lack the critical capacities for self-rule and moral agency which are required for citizenship. We argue that this worry is based on mistaken ideas about both citizenship, on the one hand, and animals, on the other. Citizenship requires self-restraint and responsiveness to shared norms, but these capacities should not be understood in an unduly intellectualized or idealized way. Recent studies of moral behaviour show that civil relations between citizens are largely grounded, not in rational reflection and assent to moral propositions but in intuitive, unreflective and habituated behaviours which are themselves rooted in a range of pro-social emotions (empathy, love) and dispositions (co-operation, altruism, reciprocity, conflict resolution). Fifty years of ethological research have demonstrated that many social animals—particularly domesticated animals—share the sorts of dispositions and capacities underlying everyday civility. Once we broaden our conception of citizenship to include a richer account of the bases of civic relations, it becomes clear that domesticated animals and humans can be co-creators of a shared moral and political world. We have nothing to fear, and much to gain, by welcoming their membership in the demos.

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