11 février 2021
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de Calan Ronan, « Du matérialiste crasse au fondateur de la psychophysiologie : la réception de Cabanis outre-Rhin (1801-1870) », Cahiers de philosophie de l’université de Caen, ID : 10.4000/cpuc.1491
L’œuvre de Cabanis a eu énormément de mal à sortir d’une place qui lui était prescrite au moment même de son inscription dans le champ philosophique et scientifique allemand. Cette place, c’est celle de continuateur audacieux, informé, d’un projet lui-même daté : le projet d’une anthropologie physiologique, dont on estimait que les limites en avaient d’emblée été fixées par Kant et qu’en conséquence il n’était pas voué à un grand avenir. Pendant un demi-siècle environ, l’œuvre philosophique de Cabanis, limitée ici aux fameux mémoires sur les Rapports du physique et du moral chez l’homme, a trouvé dans l’anthropologie physiologique, critiquée par Kant, son pré carré et les conditions de sa relative extinction. C’est une seconde réception, sans doute plus souterraine, plus muette aussi sur l’influence réelle que Cabanis a pu exercer, qui lui a permis de ressurgir au début des années 1860, sous une autre forme ou en une autre place : celle de père de la psychophysiologie, une place en apparence identifiable ou superposable à la précédente mais bien distincte. C’est sur cette seconde position, plus favorable à Cabanis, qu’on conclut ces analyses.