28 avril 2020
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Raphaël Labrunye et al., « La station Nation du RER A. Un patrimoine souterrain », Les Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, ID : 10.4000/craup.3334
Dans le contexte actuel de démarrage des travaux du futur métro Grand Paris Express, la RATP initie de lourds travaux de modernisation des gares du RER A. Face à ce patrimoine singulier, soucieuse de ne pas réitérer des destructions antérieures, elle initie une démarche singulière avec la création d’un conseil scientifique du patrimoine. Une étude historique a été menée dans ce cadre sur les gares du tronçon central, traversant Paris intra-muros jusqu’à La Défense, et plus particulièrement sur la station Nation, œuvre de l’architecte Alain Bourbonnais. A la fin des années 1960, la RATP s’est trouvée confrontée à un chantier d’ampleur inédite, modifiant radicalement les échelles et les problématiques jusqu’alors traitées lors de la réalisation des lignes de métro. L’ambition était de réaliser une infrastructure de transport d’un grand confort, ouverte à toutes les classes sociales. Poursuivant ce qu’elle avait engagé sur quelques cas isolés, la RATP s’entoure d’architectes-conseils qui sont les concepteurs d’une nouvelle esthétique du transport métropolitain. Les innovations sont partout, du système de validation (création de la carte orange) aux revêtements en émaux de briare, en passant par l’introduction d’œuvres d’art, de boutiques pour créer un véritable urbanisme souterrain. Écartés des phases de conception d’ingénierie du gros œuvre, les architectes tentent comme ils peuvent de s’adapter à une structure hypertrophiée, conçue pour gérer des flux très importants. Il en résulte une œuvre tout à fait originale qui est restée, dans l’ensemble, dans son état d’origine. La situation souterraine impose cependant la dépose intégrale des décors existants ; le chantier de rénovation est un défi à l’intervention patrimoniale telle que pratiquée à l’air libre.