6 novembre 2020
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Géraldine Djament, « La patrimonialisation du logement social, observatoire de l’omnipatrimonialisation fragile », Les Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, ID : 10.4000/craup.4776
La patrimonialisation du logement social, étudiée à partir du cas de Plaine Commune, intercommunalité de banlieue nord de Paris, constitue un observatoire du paradigme de l’omnipatrimonialisation fragile et un laboratoire de processus de patrimonialisation plus diversifiés que la dichotomie entre patrimonialisation par désignation et patrimonialisation par appropriation. Elle propose différentes formes d’alternative aux logiques dominantes de la rénovation urbaine tendant à privilégier la destruction-reconstruction de logements sociaux. Trois types sont ici analysés. La cité-jardin de Stains illustre une réhabilitation patrimoniale portée par les institutions patrimoniales, les institutions locales et les habitants. La cité Renaudie de Villetaneuse correspond à un infléchissement des logiques de l’ANRU, forme de compromis obtenu par une patrimonialisation par expertise (concurrente et/ou complémentaire de l’expertise des institutions patrimoniales), par les institutions locales et par appropriation entrepreneuriale. La Maladrerie à Aubervilliers présente le cas d’une réhabilitation patrimoniale permise par une patrimonialisation par appropriation habitante. La mise en parallèle de ces deux derniers quartiers à l’architecture très comparable mais aux trajectoires patrimoniales différentes relativise le rôle de la qualité architecturale dans la patrimonialisation du logement social. Cette dernière vise à transmettre à la postérité non seulement une architecture, mais aussi un modèle social, comme elle vise à améliorer les conditions de vie des habitants. Ainsi, la politique patrimoniale et touristique alternative de Plaine Commune contribue à perpétuer le modèle généraliste du logement social.