22 janvier 2021
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Hélène Antoni, « Le bureau municipal de la construction de Strasbourg, service administratif ou agence d’architecture ? », Les Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, ID : 10.4000/craup.5797
Les départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont été cédés à l’Empire allemand de 1871 à 1918 par le traité de Francfort. Strasbourg, en qualité de capitale du Reichsland d’Alsace-Lorraine, a connu une très forte croissance urbaine. Le bureau municipal en charge de la construction passait pendant cette période de 12 à près de 150 employés. Cette contribution a pour objectif d’éclairer la pratique quotidienne du bureau de la construction et d’évoquer quelques ressemblances surprenantes sur le plan de l’organisation du travail et du management avec le fonctionnement d’une agence d’architecture libérale. Dans un chapitre initial, l’évolution de la spécialisation des services municipaux au cours de l’annexion allemande sont abordés avec la présentation d’un organe particulier, la police du bâtiment, qui survit, y compris dans sa dénomination, jusqu’à aujourd’hui. Deux personnalités marquantes de la scène architecturale strasbourgeoise, Édouard Schimpf (1877-1916) et Fritz Beblo (1872-1947) sont convoqués dans cette contribution. Schimpf, par ses allers-retours entre le public et le privé, a montré qu’il plaçait le projet architectural au-dessus des questions de statut. Beblo, en sa qualité de responsable du service d’architecture municipal, a mis en place des outils de gestion et de pilotage innovants à l’époque. Il a aussi su imposer ses vues de la façon la moins administrative qui soit en participant à titre personnel à un concours organisé par la municipalité, qui était son employeur.