30 avril 2019
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Fanny Cosandey, « Montrer l’ordre et enregistrer le désordre dans la France d’Ancien Régime », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, ID : 10.4000/crcv.17333
Cet article propose d’interroger les usages des sources du cérémonial selon la nature des écrits, imprimés ou manuscrits. Car si les savants du rang mobilisent les deux pour établir l’ordre des rituels, ils ne s’y réfèrent cependant pas de la même manière. À côté des relations officielles, publiées avec l’assentiment royal, qui sont prescriptives autant que descriptives, existe toute une documentation conservée dans les cabinets d’érudits et qui informent davantage sur les querelles de préséance liées à ces événements monarchiques. La distinction matérielle des pièces justificatives permet alors de réfléchir sur les temporalités de la célébration du pouvoir et, au-delà, sur la manière dont les archives sont mobilisées par les acteurs eux-mêmes pour défendre des prérogatives ou justifier des places. Derrière la mise en forme du dispositif apparaissent donc différents niveaux politiques où se jouent rapports de force et compromis, mais ceux-ci ne sont perceptibles qu’à condition de comprendre, aussi, la répartition des ressources cérémonielles.