De la cour au « Monde » : la mise en scène de leur influence sociale par les princes d’Orléans au xxe siècle comme substitut d’une vie curiale disparue

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30 avril 2019

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Bruno Goyet, « De la cour au « Monde » : la mise en scène de leur influence sociale par les princes d’Orléans au xxe siècle comme substitut d’une vie curiale disparue », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, ID : 10.4000/crcv.17621


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Cette étude des succédanés de la vie de cour autour des princes d’Orléans en exil permet d’analyser l’archivage des pratiques curiales à rebours : quand il n’y a plus de réalité consistante mais plus qu’une référence symbolique à une pratique disparue, comment les archives publiques ou privées peuvent-elles garder des traces de cette référence symbolique et comment les prétendants au trône vont-ils tenter de les instrumentaliser pour maintenir une illusion de vie curiale ? 1o Les archives diplomatiques traitent les princes comme des individus hors du commun, ce qui leur permet d’arguer de la persistance de leur exceptionnalité même en république ; d’autant que celle-ci ne peut négliger leurs relations avec les cours européennes encore en exercice. 2o Les archives privées des Orléans déposées aux Archives nationales sous l’appellation de « maison de France » sont le lien symbolique le plus fort qui les rattache au pouvoir perdu, à toutes ses prétentions et aux réalités financières entraînées par le statut du prétendant impossible à réduire à un simple particulier. 3o Les carnets mondains de la presse conservatrice comme les listes des visiteurs venus rendre un hommage formel aux princes dans le respect des pratiques mondaines matérialisent des réseaux de révérence sociale envers la symbolique princière ; les princes comme le monde lui-même font toujours référence à la vie de cour quand ils décrivent cet usage de la présentation et de la reconnaissance mutuelle. Toutes ces archives fabriquent une illusoire continuité avec les grands rituels curiaux de la monarchie.

This study of substitutes of court life around the princes of Orléans in exile makes it possible to analyse the archiving of these practices in reverse: when there is no longer any consistent reality but rather symbolic references to disappeared practices, how can public or private archives keep traces of these and how will pretenders to the throne try to use them to maintain an illusion of curial life? 1. The diplomatic archives treat the princes as extraordinary, which enables them to argue the persistence of their exceptionality even in a republic; especially, as their relations with the European courts still in power cannot be neglected. 2. The Orléans private archives deposited in Archives Nationales under the name “Maison de France” are the strongest symbolic link connecting them to the lost power, to all its claims and financial realities brought by the status of pretender, impossible to reduce to a single individual. 3. The social notes in the conservative press and the lists of visitors who came to pay formal tribute to the princes in accordance with social practices, materialize networks of social reverence towards princely symbolism; Princes like society itself always referred to court life when describing this use of presentation and mutual recognition. All these archives make an illusory continuity with the great royal rituals.

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