8 décembre 2020
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Stefano Fogelberg Rota, « Versailles Through Swedish Eyes in the Eighteenth Century », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, ID : 10.4000/crcv.18481
Au xviiie siècle, les descriptions de Versailles émanant de Suédois sont aussi riches et variées que les relations culturelles et politiques unissant leur royaume à la France. Cet article revient sur les témoignages de trois de ces voyageurs : le scientifique Bengt Ferrner (1724-1802), l’aristocrate Gustaf Mauritz Armfelt (1757-1814) et le poète Frans Michael Franzén (1772-1847). Alors que le premier associe Paris aux opéras et spectacles de théâtre, sa réaction face à Versailles relève plutôt de l’indifférence. La relation avec la capitale est également fondamentale pour apprécier le journal du baron Gustaf Mauritz Armfelt, qui accompagne le roi Gustave III en 1784. Sa position de favori lui permet d’accéder à des cercles sociaux et culturels dont Ferrner était exclu. Armfelt décrit ainsi avec enthousiasme la vie de cour et fournit un rapport détaillé des cérémonies qui la ponctuent. Les deux villes sont donc présentées soit en opposition, comme chez Ferrner, soit se renforçant mutuellement, comme chez Armfelt. Enfin, le poète Frans Michael Franzén décrit Versailles dans son état postrévolutionnaire, au début de l’année 1795. Sensible aux idées révolutionnaires, il projette son aversion de l’absolutisme sur le château de Versailles qui, privé de la cour, avait perdu son rôle central. Bien qu’il soit difficile de dégager des tendances générales à partir de ces trois témoignages, nous pouvons ainsi remarquer une réprobation croissante vis-à-vis du cérémonial et de la glorification de la monarchie absolue, alors incarnée par Versailles.