Gaston d’Orléans et l’Antiquité

Fiche du document

Date

29 décembre 2021

Types de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess



Citer ce document

Delphine Amstutz et al., « Gaston d’Orléans et l’Antiquité », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, ID : 10.4000/crcv.18977


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

The most recent studies devoted to Gaston d’Orléans (Pierre Gatulle, Gaston d’Orléans, entre mécénat et impatience du pouvoir, Champ-Vallon, 2012; Jean-Marie Constant, Gaston d’Orléans, Prince de la Liberté, Perrin, 2013, as well as, by the same authors, the catalogue for the exhibition organized at Blois in 2017: Gaston d’Orléans, prince rebelle et mécène, P.U.R., 2017) have shed new light on the multi-faceted image, a product of tradition and fantasy, of a prince around whom a sort of ‘parallel court’ was created, one which, in terms of its intellectual, artistic and ideological vitality, was comparable to those of the great seventeenth-century reigns, even though it was often obscured by the colourful and/or debatable aspects of Gaston d’Orléans’s political activities and private life. This multi-author work, which grew out of the colloquium ‘Gaston d’Orléans and Antiquity’ organized at the Université de Reims from 2 to 4 October 2019, adds to the studies that offer a more nuanced view of the romantic image that has for long been attached to Monsieur. The figure of Gaston d’Orléans, the brother then uncle of the king of France, does indeed lend itself to political, aesthetic and socio-cultural analysis, because throughout the reign of Louis XIII, and later in the context of the Fronde, this prince was a focal point for the expectations and projections of leading figures hostile to the rise of absolutism, as well as scholars and artists gravitating around his court who were inclined towards a social idealism that Gaston d’Orléans might have appeared to champion. The importance attached to the example of Antiquity by this century that was imbued with renewed humanism seems to us to provide an interesting new angle for the study of Monsieur’s image and his actions in the kingdom. The links with ancient Greece and Rome forged by Gaston himself, as well as by his entourage and his court, have thus been examined from three complementary perspectives. Firstly, from that of material culture and collecting. As well as reflecting a particular taste, the objects brought together by Gaston d’Orléans satisfied curiosity, fed a desire for knowledge and made an implicit statement about their owner’s identity. The enthusiasm for Antiquity led to the formation of exchange networks that went beyond frontiers. It gave rise to a collection whose symbolic power was evident in the choice of subjects represented as well as in the bequest arranged by Monsieur for his nephew Louis XIV. This association with objects from Antiquity helped to shape the prince’s image, which is examined in the second section. The studies in this part explore the role of ancient authority in affirming the majesty without effective sovereignty that was characteristic of Monsieur (Gatulle, 2013): which ancient objects, texts, corpus and figures contributed to developing the image of this prince of the blood, a fantasy sovereign who was quickly held up as a model of the honourable man? Finally, the contributions in the third section show how Gaston d’Orléans’s close circle and those he protected drew on reference to Antiquity for their own benefit or that of the prince. They shed light in particular on the role played by allegations, quotations and allusions to Antiquity in the prince’s education and in the construction of the aristocratic ethos. Which imaginary features, which generic, formal and aesthetic models from Antiquity formed the basis of the image of Gaston d’Orléans, who was often presented as a modern prince? Which ancient fictions, explicit or implicit, played a role in literary and artistic representations of Gaston d’Orléans (coins, mottos, paintings, engravings and musical genres like singing and ballet)? The creation, within Monsieur’s entourage, of political, historical and social models with respect to an Antiquitas magistra vitae – together with, more broadly, the making of ancient culture and, in a diffuse way, the modern uses of Antiquity, embracing effective practice and symbolic value – reveals all its richness and complexity. See the complete programme of the symposium on Les Carnets du CRIMEL. Organization of the symposium: Centre de Recherche Interdisciplinaire sur les Modèles Esthétiques et Littéraires (CRIMEL), with the support of the Région Grand Est and the Société d’Étude du XVIIe siècle. Publication of this work was supported by ÉPURE (Éditions et Presses de l’Université de Reims), and was supported financially by CRIMEL and the l’Institut Universitaire de France: we extend our warmest thanks to them. Scientific editors: Céline Bohnert and Valérie Wampfler Electronic publication: 29 December 2021 Les plus récentes études consacrées à Gaston d’Orléans (Pierre Gatulle, Gaston d’Orléans, entre mécénat et impatience du pouvoir, Champ-Vallon, 2012 ; Jean-Marie Constant, Gaston d’Orléans, Prince de la Liberté, Perrin, 2013 ainsi que, des mêmes auteurs, le catalogue de l’exposition qui s’est tenue à Blois en 2017 : Gaston d’Orléans, prince rebelle et mécène, P.U.R., 2017) ont permis de faire le point sur l’image protéiforme, au gré de la tradition et du fantasme, d’un prince autour duquel s’est construite une sorte de « cour parallèle » qui n’a rien à envier, du point de vue de son effervescence intellectuelle, artistique et idéologique, à celles des deux grands règnes du xviie siècle – et ce, bien qu’elle ait été souvent occultée par les aspects pittoresques et/ou discutables de l’action politique comme de la vie privée de Gaston d’Orléans. Ce volume collectif, issu du colloque « Gaston d’Orléans et l’Antiquité » organisé à l’université de Reims du 2 au 4 octobre 2019, se situe dans la lignée de ces études qui nuancent l’image romanesque longtemps attachée à Monsieur. La figure de Gaston d’Orléans, frère puis oncle du roi de France, se prête en effet aux analyses tant politiques qu’esthétiques et socio-culturelles, dans la mesure où ce prince a cristallisé, durant tout le règne de Louis XIII et ensuite dans le contexte de la Fronde, les attentes et les projections de Grands hostiles à la montée de l’absolutisme, comme de savants ou d’artistes gravitant autour de sa Cour et enclins à un idéalisme social dont Gaston d’Orléans a pu sembler le champion. L’importance que ce siècle nourri de l’humanisme renaissant accorda aux modèles antiques nous a semblé fournir un angle d’étude intéressant et novateur de l’image comme de l’action de Monsieur au sein du royaume. Les liens avec l’Antiquité grecque et romaine tissés par Gaston lui-même, par son entourage et sa Cour, ont ainsi pu être abordés depuis trois perspectives complémentaires. Celle de la culture matérielle et du collectionnisme, d’abord. Les objets rassemblés par Gaston d’Orléans reflètent un goût, autant qu’ils satisfont une curiosité, comblent un appétit de savoir et organisent un discours implicite sur l’identité de leur possesseur. Le goût de l’Antique tisse des réseaux d’échanges par-delà les frontières. Il est à l’origine d’une collection dont la charge symbolique est perceptible dans le choix des sujets représentés aussi bien que dans le legs organisé par Monsieur pour son neveu Louis XIV. Le rapport aux Antiques contribue ainsi à l’élaboration de l’image du prince, envisagée dans la deuxième section. Les études qui y sont rassemblées interrogent la place de l'autorité antique dans l’affirmation de la majesté sans souveraineté effective qui caractérisa Monsieur (Gatulle, 2013) : quels objets, quels textes, quels corpus et quelles figures antiques entrèrent en jeu dans l’élaboration de l’image de ce prince de sang rêvé en souverain et très tôt donné pour modèle de l’honnête homme ? Enfin, les contributions réunies dans la troisième section montrent comment les proches et les protégés de Gaston d’Orléans mobilisèrent la référence antique pour leur profit ou celui du prince. Elles éclairent en particulier le rôle que jouèrent les allégations, citations, allusions à l’Antiquité dans l’éducation princière et dans la construction de l’ethos aristocratique. Sur quels imaginaires, quels modèles génériques, formels, esthétiques issus de l’Antiquité fonda-t-on l’image de Gaston d’Orléans, souvent donné pour un prince moderne ? Quelles fictions antiques, explicites ou sous-jacentes, interviennent dans les figurations littéraires et artistiques (monnaies, devises, tableaux, gravures, genres musicaux tels la chanson ou le ballet) de Gaston d’Orléans ? Saisis dans l’entourage de Monsieur, l’élaboration de modèles politiques, historiques et sociaux à l’aune d’une Antiquitas magistra vitae – mais aussi plus largement la fabrique de la culture antique et, de manière diffuse, les usages modernes de l’Antiquité, entre pratique effective et charge symbolique – révèlent toute leur richesse et leur complexité. Voir le programme complet du colloque sur Les Carnets du CRIMEL. Organisation du colloque : Centre de Recherche Interdisciplinaire sur les Modèles Esthétiques et Littéraires (CRIMEL), avec le soutien de la Région Grand Est et de la Société d’Étude du XVIIe siècle. Cette publication a reçu le soutien éditorial des ÉPURE (Éditions et Presses de l’Université de Reims), et le soutien financier du CRIMEL et de l’Institut Universitaire de France : qu’ils soient ici chaleureusement remerciés. Direction scientifique : Céline Bohnert et Valérie Wampfler Date de mise en ligne : 29 décembre 2021

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en