22 juin 2019
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Joël Danet, « Bejaia Doc : co-construction d’un regard documentaire sur l’Algérie d’aujourd’hui », Communication, technologies et développement, ID : 10.4000/ctd.1372
Depuis 2007, l’association Cinéma et mémoire basée à Bejaia met en place en Algérie des ateliers de réalisation documentaire ouverts à la participation d’un public adulte. Le but est de favoriser la formation et l’expression artistique et citoyenne des jeunes algériens par l’utilisation de l’outil audiovisuel. Cette action pédagogique impliquant des professionnels du cinéma et des animateurs socioculturels vise à mettre en place et pérenniser un pôle de formation au cinéma. Le dispositif partenarial est transfrontalier : il implique d’une part « Kaina Cinéma », association basée à Paris qui favorise les échanges dans le champ audiovisuel entre l’Algérie et les pays du Bassin Méditerranéen, et d’autre part « Les Ateliers Varan », structure parisienne qui promeut depuis trente-cinq ans la mise en place d’ateliers dans les pays étrangers.Bejaia Doc, à la suite des Ateliers Varan, s’inscrit dans la continuité du cinéma direct et d’inspiration anthropologique. Ses films sont marqués par un rapport critique au réel, interrogeant sur ses mises en scène par ses choix de réalisation. Le principe participatif de Bejaia Doc permet de donner à voir la réalité d’un environnement depuis le point de vue des « locaux ». De cette façon, nous découvrons d’un film l’autre des aspects distincts et connexes de la réalité algérienne : d’un côté, un attachement douloureux à un milieu qui s’est muré dans le passé, de l’autre une désespérance qui pousse au départ. Sans doute est-ce la perspective de sa diffusion hors des frontières, permise par le relais de Kaina Cinéma, qui a poussé les participants à faire part d’un regard d’une mélancolie sans concession.