« Ô ma Muse, prends la Mercedes, mets le contact et démarre ! ». Note sur les vecteurs de la parole dans quelques poèmes tribaux yéménites contemporains

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22 février 2016

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Julien Dufour et al., « « Ô ma Muse, prends la Mercedes, mets le contact et démarre ! ». Note sur les vecteurs de la parole dans quelques poèmes tribaux yéménites contemporains », Arabian Humanities, ID : 10.4000/cy.2961


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De tous les genres poétiques pratiqués par les milieux tribaux yéménites, la qaṣīda est celui qui produit ce qui ressemble le plus à un texte fixe, autonome par rapport à son moment d’énonciation. En outre, la structure stéréotypée de la qaṣīda comprend non seulement des emprunts formulaires à l’arabe classique (dans les invocations religieuses qui l’ouvre et la closent) mais aussi l’allusion au personnage d’un messager chargé de remettre le texte du poème à son destinataire. De là est venue l’hypothèse que le genre qaṣīda et ses structures seraient apparus comme une réponse aux besoins épistolaires de lettrés vivant dans un milieu de culture orale. À travers l’examen de quatre poèmes yéménites contemporains, le présent article explorera la possibilité de prendre la question dans l’autre sens, et cherchera à montrer que c’est l’essence même de la qaṣīda que de mettre en scène le décalage entre production et réception du message, ainsi que la médiation ainsi produite entre les différents protagonistes de l’affaire qui occupe le poète. On peut ainsi soutenir que c’est pour répondre aux besoins de ce genre littéraire que les auteurs émaillent leurs textes d’allusions non seulement à l’écriture et à l’existence d’un messager, mais aussi à divers moyens de locomotion, à la radio, à la télévision, etc.

Of all the poetic genres that are cultural practices in tribal Yemen, the qaṣīda is the closest thing to a fixed text, distinct from the moment of enunciation. Furthermore, the stereotyped structure of the qaṣīda involves formulaic borrowing from Classical Arabic (religious supplications at the opening and end of the poem), as well as a messenger motif, one meant to deliver the text of the message to its recipient. This has led some to hypothesize that the genre of the qaṣīda with its characteristic structure appeared in answer to the epistolary needs of literate poets living in an oral environment.Through the analysis of four contemporary Yemeni poems, this article puts the question the other way and aims to show that it is in the very nature of the qaṣīda to stage the time between sending and receiving the message, as well as the resulting mediation between those involved in the matter at hand. Thus, references to writing or to messengers with which writers punctuate their texts may be put down to the demands of the genre, which would also explain why the radio, television and various means of transportation are also mentioned.

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