1 mars 2019
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Julien Rebotier et al., « Returning social context to seismic risk knowledge & management. Lessons learned from an interdisciplinary research in the city of Esmeraldas, Ecuador », Cybergeo : revue européenne de géographie / European journal of geography, ID : 10.4000/cybergeo.31787
L’élaboration d’un cadre d’analyse ouvert et inclusif – autant que maniable et opérationnel – pour interpréter et réduire les risques de désastres est une priorité de la recherche sur les risques depuis plusieurs décennies. Mais les obstacles sont toujours nombreux, qu’ils soient institutionnels ou culturels, spécifiques aux territoires d’étude ; ou plus structurels et génériques, impliquant les conditions sociales de production des connaissances ou la diversité des approches adoptées. Par une approche territoriale, la contribution des sciences sociales au programme de recherche REMAKE (Risques sismiques en Equateur : réduction, anticipation, connaissance des séismes), initialement de géosciences, livre un éclairage contextualisé sur la situation de risque sismique très paradoxale d’Esmeraldas (Equateur), mise en lumière par le séisme de Pedernales 2016. L’expérience de recherche du programme REMAKE permet de mettre en avant apports et limites des géosciences comme des sciences sociales à la prévention des risques, en plus de justifier l’intérêt des recherches interdisciplinaires. Mais une démarche réflexive permet aussi de souligner le poids des conditions sociales de production des savoirs sur les risques de désastres. L’élaboration d’un cadre de recherche et d’actions plus intégrateur et cohérent pour améliorer la connaissance et la gestion passe par un positionnement dans le débat épistémologique sur les approches et les modèles conceptuels du risque considérés. La démarche réflexive de cette expérience est conforme à certains traits de la « société du risque », et nourrit modestement les efforts en cours vers des programmes de recherche fondamentalement interdisciplinaires, mais aussi vers des politiques de prévention des désastres plus inclusives. Elle vise ainsi à rendre effective une « société du risque » qui n’en finit pas d’advenir.