19 janvier 2015
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Betty Lefevre, « Chercheuse et danseuse : du genre incorporé », Recherches en danse, ID : 10.4000/danse.942
À partir de l’analyse de ma pratique professionnelle, je tenterai de questionner la force des stéréotypes et les valeurs différentielles attachées à la figure de la « danseuse ». Enseignante-chorégraphe, danseuse, spectatrice, chercheuse en anthropologie, le métier d’universitaire s’est présenté d’emblée sous le régime de l’abandon « du corps », de l’obligation de fixer des bornes et des frontières entre des espaces (scientifiques et artistiques) que je pensais inséparables. La prégnance de catégorisations binaires entretenue dans les discours et dans les actes à l’université reflète et participe d’un même système socio-culturel de maintien des rapports de pouvoirs entre les sexes. Lorsque l’enseignement de la danse contemporaine est posé comme savoir en acte, comment s’instaurent des processus d’incorporation des normes de genre et simultanément d’« étiquetage » ? Comment la figure dominante de « la danseuse » fait-elle écran à des images identitaires plus complexes ?