26 novembre 2019
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Laurent Touchart et al., « Vladimir Obroutchev, le Jules Verne russe qui fut vraiment explorateur », Dynamiques environnementales, ID : 10.4000/dynenviron.440
Les découvertes, les expéditions scientifiques et les voyages de science-fiction de V.A. Obroutchev (1863-1956) sont étudiés à partir du dépouillement des archives de l’Académie des sciences de Russie, d’entretiens inédits avec des spécialistes de l’édition et avec des chercheurs utilisant encore ses travaux, ainsi que de visites de terrain recoupant les itinéraires qu’il avait suivis il y a un siècle. Géologue de formation, mais très lié à la Société de géographie, son principal héritage scientifique concerne l’effet de la néotectonique faillée dans le rajeunissement des massifs anciens, l’importance des remaniements postérieurs aux dépôts des lœss et la nature des gisements aurifères alluvionnaires cimentés par le pergélisol. Passionné par le terrain et les explorations lointaines, Obroutchev en a effectué de multiples en Sibérie et en Asie centrale russe, mais ce fut sa participation à la seconde expédition de Potanine en Chine qui le rendit célèbre. La renommée d’Obroutchev dépassa la sphère scientifique pour atteindre au monde culturel, grâce à ses deux romans, traduits dans le monde entier, qui firent de lui l’inventeur de la science-fiction russe. Ce sont de grands voyages initiatiques et imaginaires, devant beaucoup à la géographie, surtout la Terre de Sannikov, et à la géologie, en particulier la Plutonie. Dans le premier, l’île forme un isolat géographique autorisant la préservation de la paléogéographie de la dernière glaciation. Dans le second, la zonation géographique fait se succéder les périodes géologiques : plus on va vers le sud, plus on remonte dans le temps.