16 janvier 2013
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Serge Gruzinski, « Les voies de l’américanisation: espace américain et écriture de l’histoire au XVIe siècle », e-Spania, ID : 10.4000/e-spania.21906
Si depuis la Renaissance l’écriture de l’histoire s’est développée sous diverses modalités dans la chrétienté latine, elle s’est métamorphosée en s’installant sur le sol américain. Alors que la discipline européenne est censée adopter ses contours « modernes » dans l’Italie du XVe siècle avec Leonardo Bruni et Flavio Biondo et qu’elle acquiert sa vitesse de croisière dans la première moitié du siècle suivant dans le sillage des Machiavel et des Guichardin, l’histoire que l’on écrit sur le sol américain, depuis le Nouveau Monde, prend une autre tournure: elle s’américanise. Cette nouvelle orientation se révèle indissociable de l’espace maritime et intercontinental dans lequel elle se déploie. Et ce n’est pas qu’une question d’échelle ou de vastitude.