19 octobre 2020
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La Cassagnère Mathilde, « On Dogs and Good: Iris Murdoch’s Animal Imagination », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.10137
Il n’est guère surprenant que la gent canine, exemplaire par ses capacités d’empathie et de dévouement, soit devenue l’animal éthique par excellence des romans d’Iris Murdoch, incarnant ainsi un modèle moral à l’encontre des tendances obstinément égoïstes de l’humain par ailleurs analysées dans les écrits philosophiques de Murdoch. Mais voilà qui soulève un important problème esthétique : comment écrire l’être chien alors qu’il est étranger au langage humain ? Cette étude propose une analyse de passages-clés tirés de quelques œuvres majeures de la romancière, visant à explorer le travail de la zoopoétique murdochienne dans son devenir animal. Dans L’Animal que donc je suis, Jacques Derrida reconnaîtra ce « point de vue de l’autre absolu » au contact du regard de l’animal ; mais cette « altérité absolue » que Derrida théorise en 1998, Iris Murdoch l’avait bien avant imaginée et mise en texte en des pages où le monde est perçu, vécu par le chien — où la focalisation glisse de l’humain à l’animal pour devenir ce qu’il conviendrait d’appeler « zoofocalisation », comme si l’autre absolu s’emparait de la voix narrative.