13 décembre 2016
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Laurent Mellet, « ‘[Laughter] was something that drew people together. It was something shared’. (‘The Paradox of Satire [I]’): from laughing along to mislaughing oneself away and coming out in Jonathan Coe’s fiction », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.3360
Si le rire peut encore rassembler et créer des formes d’intimité et de connexion dans les romans de Coe, l’ironie narrative, par exemple, est une première façon qu’a l’auteur d’isoler son personnage et de rompre l’illusion romanesque ainsi que la « communauté qui rit ». En outre, qu’advient-il lorsque la plaisanterie tombe à plat ? que la connexion par le rire n’est jamais actualisée ? que l’on rit sans y avoir été invité ? Mon hypothèse est que c’est lorsque l’on rit ainsi « à côté » que les personnages inventés par Coe se révèlent et s’imposent, dans toutes leurs limites mais aussi leur humanité. La dimension (post)humaniste à l’œuvre chez Coe est alors d’autant plus palpable que les romans font toute leur place aux vulnérabilités intimes et individuelles. Ma conclusion est qu’il convient d’entendre ici comme une réponse aux propres doutes de Coe quant à la satire aujourd’hui. En « riant à côté », l’on reste critique et à distance, et le lecteur se voit jouer le nouveau rôle politique que Coe perçoit au cœur de la responsabilité éthique de toute fiction contemporaine.