4 décembre 2017
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Catherine Bernard, « ‘The Barest of Lives: Looking at War from the Heart of Things in Harry Parker’s Anatomy of a Soldier (2016)’ », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.3932
Alors que la réalité physique des corps en guerre est devenue omniprésente à notre horizon médiatique, le premier roman de l’écrivain anglais Harry Parker, Anatomy of a Soldier (Faber and Faber, 2016) choisit de décaler la logique narrative de la guerre et de réveler sa matérialité organique. Réinventant l’ancienne tradition des ‘it-narratives’, dans lesquels la réalité est perçue du point de vue de choses ou d’animaux, Parker, qui a combattu en Afghanistan et en Irak, narre la guerre du point de vue des objets et des animaux qui croisent le chemin du protagoniste — un officier de l’armée britannique en Afghanistan —, de son entraînement à sa rééducation, après qu’il a été sévèrement blessé par une mine anti-personnel. L’autobiographie indirecte de Parker est plus qu’un tour de force stylistique. Elle joue de l’omniscience narrative afin d’imaginer une éthique empathique qui dévoile une physique post-humaniste qui déborde les limites de la vie humaine. L’expérience que Parker fit de la ‘vie nue’ ouvre sur une cognition incarnée et démocratique. Une expérience commune de la dépossession et de la souffrance est rendue tangible dans un récit fragmenté qui jette les bases d’une nouvelle intellection de ce que Jane Bennett a défini comme ‘une matière vibrante’.