6 décembre 2018
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Georges Letissier, « ‘As into the sunset we sail. An unhappy inversion’ (A 370). The Sense of Destiny in Atonement », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.5471
Dans The Sense of an Ending (1967) Frank Kermode cherche à établir un lien entre fiction et histoire, apocalypse et eschatologie. Cet article montre que dans Atonement de Ian McEwan le sens de la fin est remplacé par le sens du destin. En effet tout le roman apporte un démenti à l’épilogue de la pièce Les tribulations d’Arabella, écrite par Briony enfant : « Ainsi éclot l’amour, nos épreuves ont pris fin. […] Vers le couchant voguons enfin ! » En effet, in fine les épreuves d’Arabella n’ouvrent pas tant la perspective de nouvelles aventures qu’elles ne ramènent au point de départ, à cette œuvre de jeunesse qu’elles ne cessent de récrire tout au long du roman, scellant ainsi une destinée textuelle. Dans un premier temps les formes littéraires du destin sont étudiées dans ce roman à dominante métatextuelle, puis le concept de « retour du balancier » (recoil) forgé par Slavoj Žižek est appliqué à l’économie du roman. Dans une dernière partie le destin est analysé en complémentarité avec la notion d’impersonnalité par référence intertextuelle avec l’œuvre de D.H. Lawrence peu abordée par la critique consacrée à McEwan.