24 septembre 2020
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Olivier Dubouclez, « Théâtre, tragédie et raison pure. Sur le §52 de la Critique de la faculté de juger de Kant », Études de lettres, ID : 10.4000/edl.3163
Kant traite du théâtre à la fin de la première partie de la Critique de la faculté de juger, au §52 qui est consacré à «l’association des beaux-arts». Il y met en lumière une double précarité: celle du théâtre conçu comme éloquence (ce rapprochement le tirant du côté du simple divertissement), et celle de la tragédie, genre sublime, constamment menacée d’être réduite à une exaltation des forces vitales. Kant réfléchit alors sur les conditions historiques du surgissement du sentiment tragique: sa sublimité dépend en effet d’une double condition, subjective (du côté du spectateur comme sujet moral), et de l’artiste (en tant qu’il est capable de présenter l’infini) au sein d’un devenir culturel où s’accomplit la moralisation de l’être humain.