21 juin 2013
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Christian Michel, « Changement du canon ou changement du regard ? Le basculement de la tradition classique à la fin du XVIIIe siècle », Études de lettres, ID : 10.4000/edl.399
En quelle mesure peut-on parler d’un retour à l’antique à la fin du XVIIIe siècle ? Cette question est évidemment surprenante vu l’ampleur de la bibliographie consacrée à la question, qui repose très souvent sur la recherche d’un lien de cause à effet entre les découvertes des cités de Campanie et les changements de style qui affectent presque toutes les formes d’art en Europe. Il serait sans doute abusif de dénier toute importance aux découvertes remarquables d’Herculanum et de Pompéi, mais il paraît peu plausible de prétendre que l’Antiquité a été oubliée entre la Renaissance et la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Le modèle antique est revendiqué par chaque génération, et bien souvent utilisé de façon polémique pour remettre en cause l’art de la génération précédente. Le caractère polymorphe des œuvres antiques leur permet, présentées et analysées sous de nouveaux aspects, de devenir le modèle d’un art en mutation, et de rejeter une bonne part de la production du XVIIe siècle, qui se revendiquait tout autant du modèle antique. Ce qui se met en place à partir des années 1750 est plutôt un nouvel horizon d’attente et un nouveau regard qui bouleversent les relations que l’on avait établies avec les vestiges de l’Antiquité.