21 septembre 2020
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Claire Lechevalier, « Les larmes d’Ulysse : portraits du « migrant » en « héros grec ». », ELFe XX-XXI, ID : 10.4000/elfe.2213
Il s’agit de s’interroger ici sur l’usage récurrent, sur les scènes théâtrales contemporaines, du personnage d’Ulysse (et plus largement de L’Odyssée d’Homère), pour représenter la vulnérabilité, les incertitudes, la précarité du sort des migrants. On a coutume d’utiliser l’expression de « complexe » ou de « syndrome » d’Ulysse pour tenter d’analyser et de comprendre les traumatismes liés à l’expérience de l’exil forcé et de la « migration ». Mais qu’en est-il lorsque l’on utilise le héros grec pour représenter ou figurer le migrant ? Si le personnage peut offrir un support, qui permet effectivement de donner figure, de proposer une relation et un partage du commun, il impose peut-être aussi le confort d’une représentation héroïque consensuelle. La scène théâtrale, ici observée à travers deux spectacles récemment représentés en France (Les Larmes d’Ulysse, mis en scène par Géraldine Bénichou et le Théâtre du Grabuge, Ithaque - Notre Odyssée I, et Le Présent qui déborde – Notre Odyssée II, mis en scène par Christiane Jatahy) peut alors se faire le lieu d’une interrogation sur ces ambivalences.