13 novembre 2017
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Hélène Merlin-Kajman, « De la petite histoire à la grande au xviie siècle : d’Aubigné et Retz », Écrire l’histoire, ID : 10.4000/elh.1159
Au xviie siècle, même si des recueils d’anecdotes et d’historiettes attestent de l’autonomisation de la petite histoire conçue par différence et contraste avec le genre historique, les Mémoires témoignent d’un lien fort existant entre un ordre événementiel public, voire cérémoniel, mémorable, et un ordre de faits privés et familiers en principe destinés à tomber dans l’oubli. La petite histoire y fait l’objet d’une interrogation portant à la fois sur son récit et sur sa fonction : est-elle digne de l’histoire, aux deux sens du terme (est-elle digne d’être racontée? A-t‑elle un lien causal avec les grands événements et, si oui, lequel ?). Nulle naïveté, nulle erreur de perspective, nulle méconnaissance des lois de l’histoire : les Mémoires invitent plutôt les historiens contemporains à abandonner leur mépris de la petite histoire et à revisiter sa place à la lumière de la grille de lecture des mémorialistes, laquelle s’éclaire si on l’écoute à l’aide de l’anthropologie.