13 novembre 2017
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Martial Poirson, « Avatars mémoriels et réalité historique augmentée : la Révolution française à travers ses produits dérivés », Écrire l’histoire, ID : 10.4000/elh.1217
Dans un contexte marqué par l’instrumentalisation du « récit national » à des fins politiques et par l’essor d’une historiographie qui fait la part belle aux sensibilités, voire aux représentations fictionnalisées, la conscience historienne trouve dans une culture globalisée à l’ère numérique de nouvelles formes de médiation : elles sont issues aussi bien des cultures populaires que des postures artistiques ou de la production à vocation commerciale, qu’il s’agisse de consommation de masse ou d’industrie de luxe. Cet article définit les « avatars mémoriels », envisagés à partir de la production d’objets, d’images et d’imaginaires associés à la Révolution française dans la société contemporaine. Il met en évidence la contribution paradoxale de différents supports, qu’ils soient matériels ou immatériels, à la diffusion d’une certaine vision de l’histoire. Certes souvent naïve et fantasmée, elle est aussi, généralement, relativement bien informée. Parfois irrévérencieuse, voire subversive, elle exploite une connivence à rebours des effets d’inculcation et d’assignation du discours historique officiel. Les avatars mémoriels constituent par conséquent pour l’historiographie un champ d’observation privilégié de l’inconscient culturel façonné au gré des mythes et stéréotypes associés à l’histoire, inconscient qui innerve notre champ politique et médiatique.