26 décembre 2018
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Claude Millet, « Fatigue par temps de révolution », Écrire l’histoire, ID : 10.4000/elh.1468
Les écrivains et historiens du xixe siècle, plus que leurs successeurs, ont pu intégrer la fatigue dans leurs récits de la Révolution française. Dans ces récits, elle est l’objet d’une plus ou moins sourde condamnation et marque la plupart du temps un seuil, la fin d’un possible, voire la fin de la Révolution, quand elle n’entre pas dans l’évocation d’une répétition machinique de la Terreur. Pourtant, les Archives parlementaires montrent des députés beaucoup plus attentifs à la fatigue – des travailleurs et des soldats, du peuple, d’eux-mêmes. Toute une économie politique de la fatigue se dessine à travers leurs débats, qui invite à penser la Révolution non seulement comme un événement, mais comme un processus, et l’action révolutionnaire non seulement comme une lutte, mais comme un travail.