Actualité, événement et histoire dans L’Été 80, de Marguerite Duras

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25 octobre 2015

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Florence de Chalonge, « Actualité, événement et histoire dans L’Été 80, de Marguerite Duras », Écrire l’histoire, ID : 10.4000/elh.337


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Romancière, Marguerite Duras configure peu ses histoires, tout en accordant une place centrale à l’événement comme rupture et entrave ; femme d’engagements, fidèle à un « communisme de pensée » (pour reprendre l’expression de Dionys Mascolo), l’auteur délaisse cependant dès 1950 toute pensée doctrinaire. Depuis 1968, seule l’utopie l’intéresse. Lorsque en 1980 le directeur de Libération, Serge July, lui demande d’écrire pour son journal des chroniques qui se consacreraient à l’« actualité parallèle » délaissée par l’« information d’usage », Duras accepte. Deux mois durant, à raison d’un mercredi par semaine, elle arrête ou épouse le « passage du temps » : on y suit « la grève calme des ouvriers du chantier naval de Gdansk », l’amour fou d’une jeune monitrice de colonie de vacances pour un enfant à qui elle donne rendez-vous à sa majorité, « le 30 juillet à minuit », l’arrivée auprès de la chroniqueuse du « vous » qui deviendra à l’automne « Yann Andréa », le dédicataire du livre. Cet été-là, « sur Gdansk j’ai posé ma bouche et je vous ai embrassé », nous apprend Duras. Écriture du présent, et au présent, la chronique de L’Été 80 fabrique l’événement tout comme elle rejette son historicité en sa réécriture, douze ans plus tard, sous le titre de Yann Andréa Steiner.

As a novelist, Marguerite Duras does not configure her stories much, giving central importance to the event, as a break and as an obstacle: a politically-committed woman, faithful to a ‘communism of thought’ (to cite the expression of Dionys Mascolo), the author abandoned all thought which was doctrinaire from 1950 onwards. After 1968, she was only interested in utopia. Then in 1980, the editor of Libération, Serge July, asked her to write a column for his paper, which would be devoted to ‘alternative news’ neglected by the ‘mainstream press’. Duras accepted. For two months, every Wednesday, she stopped or embraced the ‘passage of time’: one could follow stories about ‘the peaceful strike of the Gdansk shipyard workers’, ‘the mad passion of a young holiday camp supervisor for a child, whom she has arranged to meet for a date when he is no longer a minor’, ‘the 30th of July at midnight’, and the arrival at the sides of the columnist of the formal ‘you’, of the person who would become ‘Yann Andrea’ in the autumn and to whom the book was dedicated. That summer, ‘on Gdansk I rested my mouth and I kissed you’, she tells us. Writing the present, and in the present, the column L’Été 80 fabricates the event, all the while projecting its historicity and rewriting twelve years forward, under the title of Yann Andréa Steiner.

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