Adrar et l’urbanisme ou la sédentarisation erratique des oasis du Touat

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31 décembre 2013

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Jean-Pierre Frey, « Adrar et l’urbanisme ou la sédentarisation erratique des oasis du Touat », Les Cahiers d’EMAM, ID : 10.4000/emam.579


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L’espace urbain oasien présente ce paradoxe qu’il participe d’une sédentarisation radicale tout en évitant de se calquer sur les traces de l’implantation antérieure des populations. Les ancrages au sol des constructions seront d’autant plus durables qu’ils auront été conçus de façon abstraite et déterritorialisée. L’ordre urbanistique technocratique impose des réseaux de voirie ne tenant plus compte de l’ordre réticulaire d’une irrigation jadis essentielle des ksour. L’alignement des rues s’émancipe progressivement des cheminements vernaculaires. La diffusion de l’automobile et le développement du trafic routier menacent dès lors directement la fragile mécanique des fluides qui a présidé des siècles durant à la vivacité d’une culture vivrière autarcique. Un individualisme de plus en plus marqué participe d’une désaffiliation généralisée dans laquelle les savoir-faire de l’irrigation s’évaporent. La forme urbaine se disperse au gré des occupations abusives des terrains contribuant à la prolifération inconsidérée d’un tissu lâche et de trop faible densité. Cette modernisation architecturale et urbanistique de l’espace oasien conçue pour faciliter la circulation des marchandises participe de la déterritorialisation radicale des activités et esquisse la figure nouvelle de villes hors sol dans les paysages désertiques d’un urbanisme qu'on pourra dire off shore.

The urban space of an oasis is paradoxical, it displays traces of permanent settlement, while avoiding to calque the prints of former inhabitance. It seems that the ground anchor of buildings will be all the more durable as it has been conceived in an abstract and deterritorialised way. Technocratic urban rules are imposing road networks that overrule the ancient lattice organisation of irrigation systems once essential to the ksour. Street alignment has gradually broken free from vernacular paths. The spread of cars and of road traffic has now become a direct threat to the fragile mechanics of fluids that has ruled over a system of self-sufficient food crop for centuries. Rising individualism has set off a gradual and general collapse of kinship ties, and with it the slow evaporation of traditional irrigation know-how. Urban shape is becoming unruly with the spread of illegal land occupation, slowly giving rise to the indiscriminate proliferation of a loose and sparse urban network. The architectural and urban space of the oasis is thus modernised with a view to easing the circulation of goods, yet also radically impairing the territory and roots of traditional activities; it gives shape to new cities in desert landscapes, and drafts new off shore urbanism.

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