30 décembre 2009
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Anne Ducloux, « « L’avoir en travers… ». La belle-mère, l’enfant et la guli gir : rituel sans paroles à Samarcande », Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, ID : 10.4000/emscat.1496
A Samarcande, lorsqu’un enfant souffre de gastro-entérite, c’est qu’un fragment de nourriture est resté coincé dans sa gorge, aliment que seule une spécialiste rituelle dûment légitimée et accréditée peut extraire, la guli gir. Mais guérir le petit malade n’est pas le seul résultat escompté ; il lui faut également ré-affirmer le pouvoir de la grand-mère paternelle sur l’enfant. Une belle-mère, toute puissante sur sa maisonnée, ne saurait en effet tolérer que sa belle-fille, déjà rivale potentielle en emprise sur l’esprit de son fils, lui ravisse l’affection de ses petits-enfants. Il est donc nécessaire de rendre public que la femme de son fils, dont la seule fonction est de nourrir son enfant, n’est pas « une mère suffisamment bonne », selon l’expression de W.D. Winnicott, puisqu’elle ne parvient même pas à le garder en bonne santé.