Le toucher dans le cinéma français des sensations

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September 12, 2013

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Depuis les années 1990, la critique a repéré l'émergence d'une nouvelle tendance du cinéma français qui tend à se concentrer sur la mise en scène des corps et la représentation de ses sensations. Ce « cinéma des sensations » accorde une place privilégiée au toucher. La question du contact est souvent au cœur des expériences des personnages et se pose donc d'abord au niveau de la narration et de la mise en scène. Le sens du toucher est également mobilisé dans la matière même des films, car ce cinéma joue sur la capacité synesthésique des images et des sons à évoquer d'autres expériences sensorielles, notamment tactiles. Ce cinéma invite ainsi les spectateurs à adopter un régime haptique de vision et d'écoute, où l'œil et l'oreille deviennent sensibles à des qualités tactiles. Ce type de cinéma suscite donc chez les spectateurs une relation incarnée avec le film, induisant une expérience non seulement intellectuelle mais aussi viscérale qui est elle-même porteuse de sens. En effet, le sens de ces films n'émerge pas seulement au niveau de la narration et des dialogues mais aussi dans les sensations qu'ils représentent et suscitent. Il s'agit moins de lire ces films que de les sentir ou de les toucher en prenant en compte la sensualité de leurs représentations et la matérialité même du medium.

Since the 1990s, critics have noticed the emergence of a new tendency in French cinema that tends to focus on representing the body and its sensations. This “cinema of sensations” especially addresses the sense of touch. The question of touch is first raised in the narrative and the mise-en-scene as it is often key in the characters' experiences. The sense of touch is also conjured up in the very materiality of the film, as these films play on the synesthetic qualities of the images and sounds to evoke other, particularly tactile, sensory experiences. This invites the spectator to adopt a haptic visuality and hearing, in which the eyes and the ears become sensitive to tactile qualities. Thus, this cinema induces an embodied spectatorship, i.e. an experience that is not only intellectual but also visceral and that is significant by itself. Indeed, in these films, significance does not only emerge at the level of narrative and dialogue but also from the sensations they represent and provoke. To make sense of them, one has less to read them than to feel or touch them by taking into account the carnality of their representations and the sensuality of their materiality.

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