Pour une socio-anthropologie des techniques

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3 octobre 2019

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Caroline Moricot, « Pour une socio-anthropologie des techniques », e-Phaïstos, ID : 10.4000/ephaistos.5133


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La combinaison d’objets techniques de plus en plus performants, alliés à la puissance des calculateurs (qui modélisent les processus et les rendent ainsi en théorie universels et transposables) et à la transmission instantanée de données ont rendu possible le fait d’être ici et d’agir/de projeter son action ailleurs. Quels sont les effets de cette transformation de la définition de l’action désormais étendue à toutes les formes de présence à distance ? Je m’intéresse ici à un aspect particulier : le découplage du geste et de la matière agie en questionnant les conséquences sur l’organisation des collectifs de travail, leurs représentations de l’activité et la nature du lien social fabriqué par cette situation. Dans les processus automatisés, une partie de l’action se déroule de façon autonome, c’est-à-dire sans intervention humaine directe. D’autres moments supposent une présence active de l’opérateur humain. Se posent alors la question de la vigilance, celle de la reprise en main, mais aussi celle de la responsabilité et de l’engagement. Les modes automatisés ont initié le fait que le corps soit tenu à distance de l’action tandis que les modes manuels le convoquaient sans relâche. C’est cette même mise à distance qui se prolonge et se radicalise avec la télé-chirurgie ou avec les usages militaires des drones, deux terrains à partir desquels s’est construite mon analyse. Jusqu’à quel point le corps à corps avec la matière est-il nécessaire à la prise en compte de l’altérité et à l’engagement de soi dans une action sur autrui dont la vie est en jeu ? Et lorsqu’il n’est plus possible, quelles formes de substituts ou de traductions se mettent alors en place ?

The combination of increasingly powerful technical objects combined with the power of calculators (which model processes and thus make them universal and transposable) and instant data transmission made it possible to be here and to act elsewhere. What are the effects of this transformation of the definition of action now extended to all forms of remote presence? I am interested here in a particular aspect of this transformation: the decoupling of the gesture and the acted matter by questioning the consequences on the organization of the collective work, their representations of the activity and the nature of the social link made by this situation. In automated processes, part of the action takes place autonomously, that is, without direct human intervention. Other moments assume an active presence of the human operator. This raises the question of vigilance, that of recovery, but also that of responsibility and commitment. The automated modes initiated the fact that the body was kept away from the action while the manual modes summoned it relentlessly. It is this same distancing that is prolonged and radicalized with telesurgery or the military uses of drones, two fields from which my analysis was built. To what extent is body-to-body contact with matter necessary for the consideration of otherness and self-commitment in an action on others whose lives are at stake? And when it is no longer possible, what forms of substitutes or translations are then put in place?

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