28 avril 2021
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Jean-Philippe Passaqui, « Léonard de Vinci, les ingénieurs français et « l’apothéose mécanique » », e-Phaïstos, ID : 10.4000/ephaistos.9025
Depuis les années 1960, logos, procédés techniques, noms de sociétés, les références à Léonard de Vinci sont multiples et variées dans le monde de l’ingénierie et de l’entreprise. Le processus d’industrialisation a légitimé le rôle de l’ingénieur au sein de la société. Dès lors, ce n’est plus seulement le peintre qui est célébré, mais bien la diversité des talents du Florentin. Le mouvement n’est pas nouveau. Au tournant des XIXe et XXe siècles, certains des projets de Léonard sortent du cadre de ses feuillets et de ses dessins pour prendre vie, à un moment où savants et ingénieurs s’intéressent à ses multiples talents, tout en le confrontant à ses devanciers ainsi qu’à son milieu. Si certains scientifiques, comme Marcellin Berthelot, tentent d’atténuer la modernité de Léonard, en le replaçant dans un contexte inventif dont il ne serait qu’un des maillons, les ingénieurs français manifestent un intérêt répété pour sa méthode et certains des objets techniques parsemés dans ses manuscrits. Il devient une sorte de figure tutélaire d’une profession dont l’excellence scientifique semble concurrencée par la poussée des facultés des sciences. Au fil des ans, l’engouement pour le Toscan aurait pu s’étioler. Bien au contraire, après avoir suscité la curiosité, être devenu un champ d’études fécond, Léonard est resté une référence constamment citée par les ingénieurs qui se l’approprient sous différentes formes. Par exemple, la méthode léonardienne, les objets techniques qu’il a conçus, ont trouvé, avec l’émergence de l’aéronautique, un domaine qui continue de lui emprunter.