11 septembre 2018
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Dominique Bachelart, « Anthropologie du sensible : apport de l’éthique de la sollicitude à l’égard du monde « non-humain » », Éducation relative à l'environnement, ID : 10.4000/ere.2123
L’éthique de l’environnement apparaît très façonnée par les questionnements de l’éthique de la justice, à visée universalisante. La philosophie morale a eu tendance à privilégier ce qu’il est juste de faire au détriment de ce qu’il est bien d’être, à insister sur le contenu de l’obligation plutôt que sur la capacité à prendre soin, réparer, entretenir, maintenir, aider, se soucier… L’éthique du care renvoie à l’idée de souci comme chagrin et à l’idée de sollicitude et de soin dans le sens actif de faire attention à, s’occuper de. La discussion sur le care pose la question d’étendre la pensée philosophique au sujet de l’éthique de « l’humain », au « monde au-delà de l’humain ». Sa légitimation progressive vient renouveler la réflexion sur la manière dont sont modelées les relations avec le monde vivant entre sentiment de justice et de sollicitude. La sensibilité morale est ici une sensibilité perceptive et active. Les questions sont triviales : qui s’occupe de quoi et comment ? La référence à une anthropologie du sensible ouvre l’espace à une politique du vivre ensemble qui se préoccupe de ce qu’éprouve le sujet partageant des expériences, des émotions et des réflexions avec d’autres.