17 mars 2014
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Armelle Choplin, « Les « Sans fiche sans photo » : Déplacements forcés et (non) mobilisation citoyenne à Nouakchott (Mauritanie) », L’Espace Politique, ID : 10.4000/espacepolitique.2926
S’appuyant sur des recherches menées à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, ce papier interroge les politiques urbaines de résorption de l’habitat précaire. Il montre comment les pouvoirs publics, suivant les Objectifs du Millenium pour le Développement et accompagnés par les institutions internationales (en particulier la Banque mondiale), se sont engagées à éradiquer les bidonvilles. A travers l’analyse d’une opération de recasement, nous démontrerons que ces programmes entrainent bien souvent l’éviction et le déplacement de nombreux individus dans des zones lointaines, moyennant des distributions de titres fonciers. Ainsi, nous verrons combien les préceptes de la bonne gouvernance, prônés par les institutions internationales et repris par les gouvernements des pays du Sud, se révèlent de redoutables instruments pour éloigner les populations indésirables des espaces centraux stratégiques. Cet exemple mauritanien montre finalement une absence de mobilisation réelle contre ce qui a été perçu comme un déplacement injuste. La résistance est limitée, révélant l’impossibilité à contourner et dépasser l’échelon local. Cela illustre la « ville post-politique » (Swyngedouw, 2009), qui résulte d’une gouvernance urbaine complexe.