28 avril 2014
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Karine Ginisty et al., « Frelimo Territoriality in Town: the Example of Maputo », L’Espace Politique, ID : 10.4000/espacepolitique.3164
Cet article souligne le rôle du parti politique dominant (le Frelimo) dans la gouvernance urbaine à Maputo à partir d’une étude des cadres et des pratiques politiques locales. Il analyse comment un certain nombre de préceptes liés à la « bonne gouvernance » sont appropriés et détournés localement. Au Mozambique, comme dans bien d’autres pays africains, la décentralisation et la démocratisation, amorcées au début des années 1990, cristallisent le débat sur la recomposition des pouvoirs politiques et leurs relations à l’Etat. En 1992, la fin de la guerre civile ouvre sur une nouvelle ère politique et le régime du Parti Unique, mené par le Frelimo depuis 1975, laisse place à une gouvernance démocratique, multipartite et décentralisée. Maputo, ville capitale, dispose d’un statut particulier et proche du pouvoir central. Les formes de territorialités développées dans la ville par les pouvoirs locaux renseignent sur la récupération politique partisane des réformes imposées « d’en haut », par les bailleurs de fonds. Ces territorialités urbaines révèlent la permanence du personnel politique local et de certaines pratiques héritées de la période autoritaire et socialiste. A travers l’étude de Maputo, cet article propose donc une approche critique de la décentralisation, de la démocratisation et de l’instauration du pluripartisme, processus politiques communs à de nombreux pays africains au cours des vingt dernières années. On voit comment le contrôle de l’espace de la ville et de l’espace du quartier assure au Frelimo un contrôle de l’espace politique. Aujourd’hui, dans une ville caractérisée par de fortes inégalités sociales, les territorialités du Frelimo sont plurielles ; alors que les citadins des quartiers les plus pauvres demeurent sous l’influence et le contrôle du Frelimo, les citadins des quartiers du centre-ville échappent bien davantage à ce contrôle.