Ambiances commemoratives : concepts, méthodologies, implications

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Pour l’auteure de ce texte originellement rédigé en anglais et traduit en français, la commémoration ne se limite pas à « relier » les sociétés au passé, promulguer des programmes politiques particuliers ou renforcer les rituels collectifs d’expression d’une identité nationale. Elle propose de l’aborder à partir de la façon dont elle est ressentie et vécue, et plaide pour une approche de la commémoration qui se concentre sur les ambiances, de manière conceptuelle et empirique. Dans ce texte, qui résume des positions de recherche ancrées dans des perspectives théoriques anglo-saxonnes (voir bibliographie), elle suggère l’utilisation de méthodologies qui, en s’intéressant aux ambiances (« atmospheres »), tiennent compte de la façon dont les individus ressentent et expérimentent les espaces commémoratifs. Elle montre comment les approches ethnographiques numériques, sensorielles et/ou visuelles peuvent être utilisées, et en quoi elles contribuent à étendre la compréhension des espaces-temps commémoratifs. Elle propose enfin de réfléchir aux perspectives ouvertes par cette approche centrée sur les ambiances, qui explore la relation entre l’expérience individuelle et collective, et cherche à identifier en quoi les affects partagés peuvent amplifier les événements et leurs significations, ou au contraire détourner les individus du discours officiel imposé. L’attention portée à l’expérientiel parallèlement au discursif aide alors, selon l’auteure, à comprendre à la fois l’inscription dans la durée, et la constante fragilité des expressions partagées des identités.

The author argues that commemoration is more complicated than simply “connecting” people to the past, promulgating particular political agendas or reinforcing collective rituals of national identity. Instead, she proposes that the we need to approach it from how it is felt and experienced, rather than focus only its history, discourse or symbolism. She advocates for an approach to commemoration that focuses on atmospheres, conceptually and empirically. In this paper, she suggests the use of methodologies that, by attending to atmospheres, consider how people feel in and about commemorative sites. She shows how digital, sensory and/or visual ethnographic approaches can be used, and explains how these are helping to extend understandings of commemorative spacetimes. Finally, she considers two areas of possibility offered her approach. If such moves can make possible new understandings of commemorative sites and events in peoples’ lives, it is because they help illuminate the relationship between individual and collective experience, identifying how shared affects can amplify events and make them more meaningful, but also how feelings can be subverting or loosening our connection to state narratives. Attending to the experiential alongside the discursive, in other words, helps us understand both the durability and the fragility of shared identity narratives.

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