10 décembre 2019
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Le Bihan Loig, « From Zoom to Zoom. An evidential interpretation of The Shining », Essais, ID : 10.4000/essais.610
La genèse de Shining témoigne de la complexité d’un long processus de création qui semble avoir, en certains moments décisifs, bifurqué. Si l’idée de départ était d’adapter librement le roman de Stephen King tout en inscrivant pleinement le film dans la tradition d’un genre, le trajet de la production aura quelque peu dévoyé ce projet. Pour restaurer quelque chose de ce processus qui aura mené depuis le substrat du roman de King jusqu’à l’achèvement du film de Kubrick, il faut procéder à un type bien particulier d’interprétation, qu’on peut dire, avec Carlo Ginzburg, « indiciaire ». On proposera, à l’occasion de cet article, une incursion « micro-génétique » qui visera à remonter le cours des différents états d’une scène emblématique marquée notamment par la disparition finale d’un « zoom sur un album » (SCRAPBOOK ZOOM) remplacé in extremis par un « zoom sur un labyrinthe » (MAZE ZOOM). Cet événement de détail dans la genèse du film condense au plus haut point ce qu’on pourrait appeler, avec Étienne Souriau, la « vérité d’instauration » de l’œuvre de Stanley Kubrick.