30 juin 2015
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Marie Roué et al., « Ethnoecology of pollination and pollinators », Revue d’ethnoécologie, ID : 10.4000/ethnoecologie.2229
Cet article réunit trois études de cas concernant les relations entre les hommes, les processus de pollinisation, et les pollinisateurs (ici les abeilles mellifères). Dans les palmeraies des oasis du Sahara, milieu et variétés sont créés par des horticulteurs qui jouent eux-mêmes le rôle du pollinisateur ; dans le sud marocain, le paysage tout entier, tout particulièrement celui des arganeraies, est le résultat d'une remarquable symbiose entre les abeilles et les hommes ; en Indonésie, les collecteurs de miel possèdent un savoir local précis de l'abeille géante et des floraisons qu'ils utilisent pour attirer les essaims migratoires et récolter le miel au meilleur moment tout en facilitant leur retour.Les auteurs, spécialistes des relations Nature/Sociétés ont souhaité, en mettant en commun leur expertise, rendre leurs résultats accessibles, car ils étaient souvent dispersés dans diverses publications spécialisées liées à une aire culturelle. En concentrant leur analyse sur un phénomène biologique important menacé par l’action de l’homme, ils entendent s’adresser aux biologistes, décideurs et gestionnaires. Face aux menaces qui pèsent sur la biodiversité, la biologie de la conservation se trouve prise au dépourvue. La compréhension des anthropoécosystèmes, dont l’état actuel est lié à un processus de coévolution entre tous les êtres vivants, impose une démarche interdisciplinaire. Leur conservation ne peut être assurée sans que l’on comprenne les pratiques et les savoirs des peuples locaux, pour pouvoir mettre en place avec eux des mesures de protection respectueuses et localement adaptées.