1 décembre 2015
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Dominique Juhé-Beaulaton, « Approche historique de l’agriculture urbaine au Dahomey (Bénin) », Revue d’ethnoécologie, ID : 10.4000/ethnoecologie.2296
L’histoire de l’agriculture dans les villes du Golfe de Guinée reste à ce jour peu explorée. Les récits de voyageurs européens et les informations orales recueillies lors d’enquêtes permettent de saisir la place et l’évolution des plantes cultivées en milieu urbain depuis le xviie siècle tout en s’interrogeant sur la notion de « ville ». À partir d’exemples choisis dans l’ancien royaume du Dahomey (Abomey, Cana, Ouidah dans le sud du Bénin actuel), les sources historiques écrites relatent l’organisation de l’espace habité en distinguant des fonctions différentes selon les villes, autour du commerce ou de l’administration politique tout en révélant une exploitation agricole comparable. Les villes apparaissent à la fois comme des lieux d’innovation agricole et de conservation de certaines plantes. Les premiers contacts avec les Européens (résidents des forts et comptoirs de commerce, missionnaires chrétiens) ont favorisé le développement d’une agriculture maraîchère ; l’administration coloniale a ensuite contribué fortement à repenser la ville et l'agriculture par la création de stations agricoles et un nouvel urbanisme. Cependant, les cultures sont toujours restées présentes dans les villes, en périphérie ou dans les espaces interstitiels et les deux « modèles », le local et l’européen, ont pu coexister sans se concurrencer.