De la façon de nommer aux usages des plantes adventices des cultures en pays Jbala (nord du Maroc)

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17 octobre 2017

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Louise Clochey et al., « De la façon de nommer aux usages des plantes adventices des cultures en pays Jbala (nord du Maroc) », Revue d’ethnoécologie, ID : 10.4000/ethnoecologie.3154


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L’agriculture, pilier économique principal de la région du Rif (Nord du Maroc), reste sous sa forme de système agro-sylvo-pastoral, avant tout destinée à l’autoconsommation. Ce système traditionnel entraîne la présence d’une mosaïque de milieux agraires et forestiers, riches d’une forte agrobiodiversité. L’objet de cette contribution est de présenter les pratiques, usages et représentations liés aux plantes adventices des cultures dans cette région – Ain Mediouna, province de Taounate plus précisément. Indissociables de l’ensemble de la flore spontanée de l’agroécosystème, c’est en considérant cette dernière dans sa globalité que nous avons pu apporter des réponses à nos questionnements. Nos travaux s’appuient ainsi sur une démarche ethnobotanique, incluant des relevés botaniques et des enquêtes ciblées sur l’usage des plantes spontanées de l’agroécosystème, couplée à une approche ethnographique de terrain d’observation participante, incluant des entretiens ouverts et le suivi prolongé des activités et des relations des habitants entre eux. Nous abordons à travers des corpus recueillis auprès de femmes et d’hommes de tous âges, ainsi que d’enfants, la façon dont les connaissances des plantes adventices, et plus largement des plantes spontanées, interviennent dans leur vie quotidienne, au travers des activités diverses qu’elles engendrent, ainsi que leurs liens à l’espace agraire et à autrui. Nous illustrons notre propos en montrant l’ensemble des connaissances qui gravitent autour de : (1) la préparation d’un plat cuisiné à base de légumes-feuilles sauvages, la beqqula, (2) le nourrissage de jeunes veaux avec les plantes printanières spontanées. Les taxonomies vernaculaires, en particulier les façons de nommer ces plantes spontanées, ont été analysées. Elles renvoient notamment à des références au monde naturel très distinctes de la façon de nommer les plantes cultivées. Nous mettons en évidence également comment les connaissances et les usages varient selon les âges des habitants et en fonction des activités spécifiques (alimentation animale, activités pastorales, fabrication de plats à usage alimentaire, etc.). Ces deux cas (beqqula et nourrissage des animaux) permettent alors d’aborder la place des plantes spontanées et plus précisément des plantes adventices des cultures dans l’alimentation des hommes, d’une part, et des animaux, d’autre part, et de proposer ainsi, à travers l’analyse des pratiques qui y sont liées, une ébauche du rôle de ces plantes sur les relations entre les hommes, et entre les hommes et les animaux dans le cadre du territoire étudié.

Agriculture, the main economic pillar of the Rif area (Northern Morocco), has remained in the form of an agro-sylvo-pastoral system first and foremost intended for local consumption. This traditional system brings about a patchwork of farming and forestry environments with a very high agro-biodiversity. The purpose of this paper is to show the practices, habits and perceptions related to weeds in agricultural fields in this region —more specifically Ain Mediouna, in Taounate province. Weeds are inseparable from the whole spontaneous flora and it is only by considering the latter in its entirety that our questions might be answered. In fact, an ethnobotanical approach —involving botanical surveys and targeted investigations into the use of spontaneous plants of the agro-ecosystem combined with ethnographic field methods including participant observation and open interviews as well as the extended follow-up of the inhabitants’ activities and relations among themselves - underpins our work. Through corpora collected from elderly and younger women and men as well as children, we analyze the way their knowledge on weeds and more widely spontaneous plants influences their daily lives and various activities, their ties with the agricultural space and with other people. To illustrate our work, we show the whole body of knowledge revolving around (1) cooking a dish of wild leafy vegetables called beqqula and (2) feeding young calves with spontaneous spring plants. Vernacular taxonomies, and more specifically the ways of naming these spontaneous plants, were analyzed. It is to be noted that the way they refer to the natural world is very different from the way cultivated plants are named. How knowledge and practices vary with the inhabitants’ ages and according to specific activities (animal feeding, pastoral pursuits, making food dishes etc.) is also highlighted. Thus the role of spontaneous plants and more precisely of weeds in feeding humans on the one hand, and animals on the other hand, can be dealt with through both cases (beqqula and animal feeding). Moreover, analyzing the practices linked to them, allows an outline of the role played by these plants in the relations between people, and among people and animals, within the investigated territory.

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