Les « terroirs » maritimes revisités

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25 juin 2018

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Marie-Christine Cormier-Salem et al., « Les « terroirs » maritimes revisités », Revue d’ethnoécologie, ID : 10.4000/ethnoecologie.3433


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La diversité des formes de socialisation de l’espace maritime et de spatialisation des sociétés maritimes se traduit dans la richesse des termes pour désigner les droits traditionnels d’appropriation de la mer et de ses ressources, des TUR’f (Territorial Use Rights in fisheries) au CMT (Customary Marine Tenure), des terroirs halieutiques aux technotopes.Cet article se propose de revisiter la notion de terroir maritime, en s’appuyant sur des études empiriques menées en particulier au Sénégal dans les années 1980 et une analyse de la littérature internationale en sciences sociales et en ré-explorant cette notion à partir de terrains diversifiés, du Sénégal au Vietnam et à l’aune des discours et dispositifs environnementaux récents.Cette notion, typiquement francophone, voire Africaniste, utilisée à l’origine pour désigner les portions de territoire dont dépendent les communautés rurales pour leur subsistance, nous avait semblée pertinente pour qualifier les espaces littoraux et maritimes contrôlés par les paysans-pêcheurs et que nous distinguions des parcours des marins-pêcheurs. Dès l’époque coloniale puis avec les Indépendances, ces espaces, non aménagés de façon permanente, appropriés bien souvent collectivement (ce sont des « commons » ou communs), font l’objet d’accaparement public et privéDans cet article, nous discutons de la pertinence de cette notion de terroir maritime et proposons un cadre conceptuel et méthodologique. Nous retraçons la chronique de la fin de ces terroirs ou de leur remise en cause avec les processus d’enclosure publique et privée (domaine public, ZEE, AMP, etc.); puis nous analysons leur renouveau, compte tenu du changement de paradigme en termes de conservation de la biodiversité et des nouvelles approches de cogestion (ou gouvernance partagée et durable) se focalisant sur le local. Cette dynamique, est discutée à travers divers exemples ouest-africains, de l’échelle internationale à l’échelle locale: le projet de territorialisation des espaces maritimes ouest-africains de la Banque Mondiale, l’acte III de la décentralisation, achevant le processus de communalisation des terroirs traditionnels et la création des aires ou zones marines protégées au Sénégal, dites communautaires ou patrimoniales telles les APAC et les ZPP, ou encore l’engouement actuel pour les produits de terroir ou de meroir.

The diverse forms of sea spaces’ socialization and coastal societies’spatialization is reflected in the wealth of words for designating the traditional property rights of the sea and its resources. This paper intends to revisit the notion of marine “terroir”, based on empirical studies, particularly in Senegal in the 1980s and an analysis of the international literature in the social sciences, and re-exploring the concept from diverse fieldworks, in West Africa and in the light of recent discources and mecanisms regarding the sea policies.This concept of terroir, typically French and even Africanist, was originally used to designate portions of territory which rural communities depend for their livelihoods. It seems relevant to qualify the coastal and maritime areas controlled by the farmers-fishers and that we distinguish from the moving territories of fishers. From colonial times and then with the Independence, these spaces, not permanently managed, but owned and controlled collectively (they are "commons"), are subject to public and private grabbing.In this paper, we discuss the relevance of this concept of sea terroir and propose a conceptual and methodological framework. We trace the chronicle of the end of the traditional tenure and their questioning with public and private enclosure process (public domain, EEZ, MPA, etc.); then we analyze their revival, given the changes of paradigm in terms of biodiversity conservation and the new approaches to co-management (or shared and sustainable governance), focusing on the local level. This dynamic is discussed through various West African examples, from global to local scales: the proposed regionalization of West African sea spaces of the World Bank, Act III of decentralization, completing the process of communalization of traditional terroirs and the creation of Marine Protected Areas and Areas of Community Heritage or the current craze for local sea-food products or meroir.

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