2 juillet 2019
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Christian Seignobos, « Du coton traditionnel au coton colonial, le coup de force du progrès (Nord-Cameroun) », Revue d’ethnoécologie, ID : 10.4000/ethnoecologie.4067
Pays sous mandat de la Société des Nations (SDN) le Cameroun a échappé au coton colonial. La région du nord a pu ainsi prolonger un très actif artisanat de tissage fondé sur une gamme de cotonniers locaux cultivés en pérenne. Avertie des excès et des dérives de la culture du coton imposée dans les années 1930 au Tchad, l’administration coloniale du Cameroun dans son ensemble est opposée à son introduction sur son territoire. Elle se fait en cela l’écho des chefs locaux qui, eux-mêmes, relaient les craintes de leurs populations.Pourtant en 1950, contre l’avis de tous, le Haut Commissaire de la République française, nouvellement nommé au Cameroun, va prôner le coton comme la seule spéculation capable de faire sortir le nord du pays de son retard économique. Sa réussite tient à l’équipe mise en place par le responsable de la CFDT (Compagnie française pour le développement des fibres textiles). Cette genèse, fruit de l’interventionnisme de l’État, devait marquer par la suite les pratiques de la société cotonnière CFDT-Sodecoton.