20 décembre 2016
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Odile Goerg, « Entre infantilisation et répression coloniale », Cahiers d’études africaines, ID : 10.4000/etudesafricaines.16988
Cet article envisage le contrôle cinématographique sous l’angle de la relation à l’enfance, soit comme métaphore des Africains en situation coloniale, soit comme cible de la politique des années 1950. La vision des colonisés comme des « grands enfants », dont les capacités intellectuelles seraient différentes par essence ou conjoncturellement limitées, fut une des façades idéologiques légitimant la censure en AOF, qui vient se surimposer au visa d’exploitation métropolitain. Dans cette optique, les autorités de tutelle s’érigent en protectrices d’individus incapables d’exercer un jugement critique et qu’il faut guider. À la même période, des élus stigmatisent les films comme agents de la dépravation d’une jeunesse vulnérable. Ceci aboutit à des négociations complexes où les acteurs africains poursuivent leurs propres objectifs mais peuvent être instrumentalisés par les autorités qui, sous couvert de moralisme, cherchent à restreindre l’accès aux images porteuses de bouleversement social et politique.