Entre infantilisation et répression coloniale

Fiche du document

Auteur
Date

20 décembre 2016

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0008-0055

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5353

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Odile Goerg, « Entre infantilisation et répression coloniale », Cahiers d’études africaines, ID : 10.4000/etudesafricaines.16988


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Cet article envisage le contrôle cinématographique sous l’angle de la relation à l’enfance, soit comme métaphore des Africains en situation coloniale, soit comme cible de la politique des années 1950. La vision des colonisés comme des « grands enfants », dont les capacités intellectuelles seraient différentes par essence ou conjoncturellement limitées, fut une des façades idéologiques légitimant la censure en AOF, qui vient se surimposer au visa d’exploitation métropolitain. Dans cette optique, les autorités de tutelle s’érigent en protectrices d’individus incapables d’exercer un jugement critique et qu’il faut guider. À la même période, des élus stigmatisent les films comme agents de la dépravation d’une jeunesse vulnérable. Ceci aboutit à des négociations complexes où les acteurs africains poursuivent leurs propres objectifs mais peuvent être instrumentalisés par les autorités qui, sous couvert de moralisme, cherchent à restreindre l’accès aux images porteuses de bouleversement social et politique.

This paper discusses movie censorship in relation with childhood, both as a metaphor for Africans during colonisation and as a target for movie policies in the 1950s. The image of colonised people as “big kids”, whose intellectual capacity was different by nature or temporarily limited, was one of the ideological tricks used to legitimise local censorship in French West Africa, imposed in addition to the metropolitan license. For this purpose, colonial authorities saw themselves as protectors of individuals unable to exercise a critical judgment and in need of guidance. At the same time, African council members or deputies stigmatised movies as being responsible for the moral depravation of the vulnerable youth. The result was complex negotiations between African agents with their own agenda but who could easily be instrumentalised by colonial authorities which, under moralist pretext, sought to limit the access to images which could carry messages of social and political upheaval.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en