1 juillet 2020
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Jean-Arsène Yao, « Pratiques religieuses et conflits identitaires en République dominicaine », Études caribéennes, ID : 10.4000/etudescaribeennes.18067
Les études sur la présence africaine en Amérique latine ont montré que le concept de race et ses effets discriminatoires sont historiquement liés à ce qu’il convient d’appeler la « négation de l’autre ». En République dominicaine, les descendants d’esclavages ne sont pas étrangers à ce processus sociohistorique, exacerbé par la rivalité politique avec Haïti, un pays à majorité noire, dont les ressortissants sont considérés comme une menace pour la sécurité nationale et la culture dominicaine, qui se veut blanche-européenne. Cette conception de l’identité dominicaine se reflète aussi dans le domaine religieux où le Haïtien est un brujo qui pratique la « magie noire », et le Dominicain, un santero qui fait de la « magie blanche ». L’objectif de cet article est d’analyser les représentations sociales et imaginaires raciaux qui se sont construits autour des pratiques religieuses en République dominicaine à partir des liens entre ces terminologies et l’affirmation identitaire nés du conflit historique entre Dominicains et Haïtiens.