4 septembre 2009
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Serge Gagnon, « L’appropriation ludique de la forêt au Québec : d’une gestion privée de « club » à une intervention publique de protection (1885-1935) », Études caribéennes, ID : 10.4000/etudescaribeennes.3609
Les grands domaines naturels, rattachés aux diverses stations de villégiature, étaient dépositaires des meilleurs lacs à truites, d’immenses territoires de sauvagine, de cerf de Virginie et d’un grand nombre de rivières à saumon. Si le littoral et la montagne ont agi comme attracteurs dans le cas de la villégiature, il en a été autrement pour les clubs de chasse et de pêche, qui sont apparus au milieu du XIXe siècle et se sont multipliés à compter de 1885. En l’occurrence, la mécanique à l’œuvre semble avoir posé la « grande nature » comme visée territoriale et le « coureur des bois » comme figure emblématique du héros romantique. L’argument développé dans cet article va s’employer à montrer que le tourisme et la villégiature ont constitué au Québec des procédures de valorisation positionnelle de nature géoanthropologique. Le « clubage » des Laurentides, au sens large du terme, aura constitué en ce sens le présupposé de leur colonisation intérieure. Qu’il s’agisse du lac Saint-Jean, de la Mauricie ou des Laurentides en général, on retrouve l’efficacité du parcours structural de l’établissement humain développé en géographie structurale : l’occupation utilitaire d’un territoire disponible présuppose non pas d’abord une transformation de la nature, mais une valorisation des positions abstraites par le tourisme et la villégiature.